Bobo-Dioulasso, ancienne capitale du Burkina Faso, a été fondée au XIVe siècle sous les auspices du kuru, divinité protectrice de la cité et de ses occupants. Depuis, la ville s’est développée en absorbant les villages voisins puis en provoquant l’émergence de nouvelles périphéries, jusqu’à devenir une métropole d’un million d’habitants.
Kuru, l’esprit de la ville explore l’influence des croyances ancestrales sur la topographie de Bobo-Dioulasso. Ou comment l’évocation d’un esprit des lieux s’inscrit symboliquement dans l’évolution des géographies physique, sociale et politique de la ville. En confrontant les nouveaux modes d’urbanisation au berceau originel des premiers habitants, ce travail amorce une réflexion plus large sur la place de la spiritualité dans la construction de la ville contemporaine.
La matière textile visible sur certaines images provient de chutes de pagnes kôkô donda, tissu qui habillait autrefois les couches les plus défavorisées de la société burkinabè avant de devenir un accessoire de mode. Sa présence rappelle ici l’embrasement de la ville lors de la révolte de 2014 qui a poussé l’ancien président Blaise Compaoré à fuir le pays.
Kuru, l’esprit de la ville a été réalisé avec le soutien de l’Institut français à Paris et de la Ville de Nantes.
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